Donc, Sissi. La vraie, pas Romy et ses belles robes pis tout pis tout. Non, la vaniteuse, la sportive, l'indépendante, la pas fine, la gourmande, l'hypocondriaque, la cocaïnomane même, bref, la vraie de vraie! Dès qu'on entre dans le musée qui lui est dédié, ils se font un devoir de nous rappeler que toutes fictions que chacun de nous a pu voir dans son pays respectif n'est que ça justement: de la fiction. La vraie Sissi l'impératrice était tout autre. Nous voilà intrigués...
Reste qu'avant de visiter son musée, nous avons eu la bonne idée de visiter le "château d'été" de cette famille, les Habsbourg, construit selon les souhaits de la big boss des bécosses de l'époque, l'impératrice Marie-Thérese, femme de l'empereur Franz I et arrière-arrière-grand-mère du mari de Sissi. Une femme qui en menait large, paraît-il, puisqu'en plus d'avoir eu 15 enfants, elle s'est occupé des affaires de l'État (puisque ça n'intéressait pas son mari) et elle a veillé à ce que chacun de ses enfants (et surtout ses filles) soient mariés aux bonnes familles.
Le « château d’été » est évidemment une splendeur. Au fil de ce nouveau tour audio-guidé, nous comprenons tranquillement ce qu’ont été l’empire autrichien et la dynastie des Habsbourg. Ça manquait à notre culture? Mets-en! D’ailleurs, je l’ai peut-être déjà dit mais je le répète : des vacances en Europe sont le meilleur moyen de se coucher moins niaiseux le soir. Ce que nous fîmes ce soir-là.
À part le château, les jardins sont magnifiques, la fontaine aussi, de même que la Gloriette, qui est tout en haut d’une colline, face au château. On s’y rend par un chemin en zigzag sinon ce serait trop à pic. On dit que Marie-Thérèse, à la fin de sa vie, était devenue tellement grosse que 6 hommes devaient la porter jusqu’en haut. Ou 12 hommes. Ou 12 éléphants, j’ai oublié. Anyway, on se serait bien fait porter nous aussi mais tout ce qu’il y avait, c’était des touristiques qui portaient leur peau, comme nous. Arrivés en haut, nous avons quand même eu droit à une vue spectaculaire. Sacré Marie-Thérère, elle avait le sens du punch! On en a profité pour luncher. Un couple de Chinois engueulait leur fiston tannant à côté de nous. Ils semblaient avoir du mal à comprendre le menu. Le serveur avait l’air à boutte de faire son métier entouré de touristes à kodak. Change de job, Jacob! Sinon, le lunch était bon, le soleil nous faisait de l’œil, on était bien. Yé!
Mais où est Sissi?
Sissi? Sissi qui? Ah oui, l’autre, là! On ne la verra que le lendemain, dans leur château « de ville », en plein Vienne, où elle n’était pas très souvent présente puisqu’après avoir été mariée à 16 ans à un prince qu’elle n’aimait pas (révélation choc!), elle était souvent partie en voyage ou en cure, ou encore cachée dans ses appartements en train de se faire belle, de faire des exercices (elle s’était fait installer des anneaux de gymnastique dans un cadre de porte!) ou de faire peigner ses longs cheveux qui lui allaient jusqu’aux chevilles (je n’exagère même pas!). Apparemment, elle était constamment à la diète mais ils ont aussi retrouvé des grosses factures de bonbons et de pâtisseries, dont elle raffolait. Sa vie a donc été un calvaire de même qu’un long chapelet de drames : mariage obligé trop jeune, première-née morte à 2 ans, son fils qui se suicide à 30 ans, elle qui meurt poignardée par un anarchiste italien à 61 ans, etc. Bref, si vous voulez oublier la belle Romy Schneider, courez vite à Vienne pour acheter votre ticket. Sinon, abstenez-vous! Vous éviterez aussi de vous taper TOUTE la collection de sets de vaisselle, ustensiles, chandeliers et parures de table - qui n’ont pour la plupart servi qu’une seule fois à la famille impériale- puisque la visite du musée Sissi commence obligatoirement par une interminable visite chez Birks! Au secours!
Cela dit, cette visite figure tout de même dans notre Top 5 de Vienne, ne serait-ce que pour le plaisir de connaître la VRAIE HISTOIRE (comme celle des Lavigueur) de cette Sissi féérique de notre enfance. Toutefois, pour répondre à la question de Cousine Sophie, non, après tout cela, nous n’avons pas vu la maison de Sissi à Bad Ischl (je viens de voir su'l'Internet que c'est près de Salzbourg anyway). On a vu Sissi sur des jeux de cartes, des chocolats, des calendriers, des porte-clés, mais à un moment donné, Sissi, ça suffit!
Pas de photos!
Nous n’avions pas le droit de prendre des photos mais comme tout le monde le faisait clandestinement, nous nous en sommes permis quelques-unes: la serviette de table autour de son petit pain et dont la technique de pliage est, nous a-t-on dit, un secret d’état (!); de la vaisselle et des chandeliers; et l’arbre généalogique des Habsbourg, en partant de la grande Marie-Thérèse jusqu’au dernier empereur, Karl I, et en passant bien sûr par Sissi et celui qui, lui, l’aimait passionnément, le très moustachu et barbu empereur, Franz Joseph I. Voilà pour les amateurs de dynastie royale!